1.10.13

Agir positivement contre la violence dans les quartiers au Nord de Marseille (et dans TOUT Marseille)

Marseille a malheureusement eu le droit à toute l'attention des médias ces derniers temps en matière de violence et de règlements de compte. Alors qu'après analyse il se trouve qu'il y a plus de violence dans certains territoires des DOM dont personne ne parle, ou même en IDF, mais chut !

Oui il fallait en parler, car le manque de respect des autres, de citoyenneté à Marseille est criant. pas seulement dans les quartiers au Nord. Entre politiques, entre voisins, simplement dans la rue.
Ce ne sont pas les armes qui nous (m') empêchent d'aimer Marseille (eh oui tout le monde n'est pas fada de Marseille !!!), c'est plutôt cette petite délinquance quotidienne, ce manque de savoir-vivre, de savoir-être, d'égoïsme.
Ils sont nombreux ceux qui ne pensent qu'à leur propre tête. Ne savent juste pas que "l'autre" existe et qu'il en a aussi le droit.

  • Cela va du voisin qui crie au lieu de parler, qui met sa musique à fond sans se demander si ça ne gêne pas, qui invite des amis à dîner un soir sur 2 en été, dans une cour sans aucun arbre pour atténuer le bruit, et hurle au lieu de parler qu'il soit 20h ou 23h, alors que tout le reste de la rue est silencieuse.
  • Il y a aussi ceux qui jettent leur déchets partout et confondent bacs de tri avec déchetterie de proximité, ceux qui ont des parkings à camions et font brûler des matériaux toxiques devant les fenêtres des voisins,
  • ceux qui ne se poussent pas pour laisser descendre les gens du bus avant de monter, les chauffeurs qui roulent "à tombeaux ouverts" (l'expression là est adéquate),
  • les crottes de chien partout, en douce, 
  • les voitures sur tous les trottoirs déjà étroits, les jardins publiques pillés, abîmés...

Certains pensent que dans les quartiers populaires de toute façon on peut rien faire, si ce n'est amener la police pour punir, emprisonner, tabasser. Je pensais un peu cela il y a plus de 10 ans.

Aujourd'hui je me rends compte que les "interdictions", la "violence des punitions" ne sont que des encouragements à la transgression pour certains caractères révoltés.

Je crois que la police doit être là pour protéger, mais pas pour punir. cela ne sert pas à grand chose si en amont, les mentalités n'ont pas été changées.

Pour illustrer ce propos qui peut paraître perché, je vous invite à découvrir une initiative dans une école en IDF, à Gennevilliers



Un quartier largement équivalent aux quartiers au Nord de Marseille en terme de chômage, de violence.
Une expérimentation lancée en septembre 2011 à l’école maternelle publique Jean Lurçat de Gennevilliers, en Zone d’Education Prioritaire et Plan Violence, avec le soutien de la Direction Générale de l’Enseignement Scolaire. (beaucoup de videos)

Cette recherche durera 3 ans – jusqu’en juin 2014 – et comprend la passation de tests étalonnés scientifiquement, réalisés par des psychologues, qui permettront de mesurer l’impact du dispositif pédagogique à travers les progrès des enfants.

Les résultats obtenus dès la première année indiquent qu’une démarche éducative basée sur les lois intérieures du développement de l’enfant, peut avoir un impact réel sur la lutte contre l’échec scolaire et l’illettrisme, mais également sur le développement de qualités humaines telles que la compassion, la tolérance, l’empathie, ainsi que sur l’acquisition de comportements sociaux positifs comme la coopération et l’entraide.

Les enfants qui sortiront de cette école n'auront certainement plus les mêmes comportements, attentes, envies, modèles qu'avant d'y entrer.



A Mourepiane nous avons la Maison de la Petite Enfance qui a ouvert en 2013 dans l'ancienne école maternelle. Un lieu idyllique pour la cadre mais...

L'encadrement y est certes, moins pires qu'ailleurs dans Marseille.
Il m'a été raconté des événements aberrants dans des centres aérés de Marseille: des directrices qui faisaient s'assoir les enfants dans la cour et les commandaient comme à l'armée: debout, assis, debout, assis...pour les dresser !

A l'école de la Petite Enfance à Marseille Mourepiane, il n'y a pas de violence dans les actes. Juste un manque de formation et des mots maladroits.
Il faut souligner que cela sent parfois la cigarette dans les locaux...que les jeunes qui "gardent" les enfants en fin de journée, fument souvent et jettent les mégots juste derrière la barrière. Oui il y a des sorties, pas mal, des activités. Mais si le coeur n'y est pas, si ces jeunes ne font que reproduire ce qu'ils ont vécu, il n'y aura pas d'amélioration.

L'accueil y est froid, impersonnel. pas de petit-déjeuner chaleureux, pas de décor particulier...
Nous sommes plusieurs familles et pas uniquement de Mourepiane à avoir testé la Maison de la Petite Enfance, sans avoir été convaincus.

Nous qui habitons à côté, avons désormais décider d'inscrire notre fille dans un centre qui nous oblige à prendre la voiture, les embouteillages...nous allons tester et vous dire ce qu'il en est.
Mais le contact avec la direction du centre a été vraiment d'un autre niveau que celui constaté à Mourepiane.

Nous n'attendons pas d'un centre aéré qu'il garde juste notre enfant, mais qu'il participe à son éveil créatif, citoyen, vie en communauté.




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